Actualités Médicales


Cancer et Emploi

Aujourd’hui en France, 3 millions de personnes vivent avec ou après un diagnostic de cancer. Sur 1 000 nouveaux cas de cancers diagnostiqués chaque jour, 400 concernent des personnes en activité professionnelle. La survenue d’un cancer peut avoir de fortes répercussions sur la vie sociale et professionnelle des personnes atteintes avec des séquelles qui peuvent être ressenties plusieurs années après le diagnostic

Le Plan cancer 2014-2019 a non seulement pour ambition de guérir plus de personnes malades mais aussi de limiter les conséquences sociales et économiques de la maladie et de faciliter la prise en compte du cancer dans le monde du travail.

L’Institut national du cancer s’engage pour améliorer  les conditions de travail des personnes touchées par la maladie.

Son objectif est de favoriser un nouveau regard sur le cancer au travail. L’essor des innovations thérapeutiques comme la chimiothérapie orale prise au domicile du patient et les phases d’hospitalisation plus courtes modifient les modalités de traitement. Ces évolutions offrent des bénéfices reconnus pour les patients et participent au maintien en emploi des salariés. Cependant, l’amélioration du cancer et les traitements au long cours ne doivent pas faire oublier les possibles effets indésirables de la maladie qui ont un impact sur la vie professionnelle des patients.

Il souhaite aussi améliorer l’accompagnement en entreprise des salariés atteints de cancer. Conserver une activité professionnelle pendant le parcours de soins quand cela est possible et souhaité, participe en effet à l’amélioration de la qualité de vie. S’il est mal anticipé, le retour en emploi peut fragiliser l’organisation de l’entreprise. Elle doit donc s’adapter, réorganiser la charge de travail, remplacer la personne en arrêt maladie et, tout en ignorant la durée de son absence, prévoir son retour et lui aménager une place tenant compte de son état de santé. Ces démarches d’accompagnement au travail apparaissent comme un enjeu essentiel pour inverser positivement le rapport à la maladie.

Pour répondre aux besoins exprimés par les salariés et les entreprises dans le cadre du Club des entreprises « Cancer et Emploi », une charte propose aux entreprises de mettre en place une démarche opérationnelle de maintien et de retour en emploi des personnes atteintes de cancer.

En Savoir INCA

Les Bienfaits du sport pendant et après un cancer - Visionnez les 3 clips qui suivent...

La pratique régulière d”une activité physique dès le début du traitement permet de :

  1. Vidéo : Mieux supporter les traitements
  2. Vidéo : D’être moins fatigué
  3. Vidéo : D’améliorer sa qualité de vie
  4. De diminuer le risque de récidive

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le manque de pratique d’activité physique (AP) est considéré comme le 4ème facteur de risque de décès dans le monde (responsable de 6 % des décès) et est la cause de 21 à 25 % des cancers du sein ou du côlon, de 27 % des diabètes et d’environ 30 % des cardiopathies ischémiques.
– Si le bénéfice de l’AP est dorénavant reconnu sur la santé globale, le maintien de l’autonomie des personnes âgées et en prévention primaire de maladies chroniques, de plus en plus d’études montrent son intérêt en prévention secondaire et tertiaire, c’est-à-dire pour les personnes atteintes d’une maladie chronique. Ainsi, la promotion de l’AP pour les personnes atteintes de maladies chroniques est inscrite dans plusieurs plans (Plan national sport santé bien-être 2012, Programme national nutrition santé 2011-2015, Plan cancer 2014-2019), et la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a introduit la notion de prescription d’une AP adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, et notamment de cancer (art. L. 1172-1 du code de la santé publique).
– En France, la population vivant avec un diagnostic de cancer (en cours de traitement ou après traitement) est en augmentation, ceci étant le résultat de l’augmentation du nombre de cancers diagnostiqués chaque année et de l’amélioration des survies associées. D’après les dernières estimations de prévalence des cancers, 3 millions de personnes, en France en 2008, avaient déjà eu un cancer au cours de leur vie (Colonna, 2014).
– Renforcer l’adhésion des patients ayant un cancer aux conseils de prévention (arrêt du tabac, réduction de la consommation d’alcool, pratique de l’AP, prévention de la sédentarité, réduction de la surcharge pondérale, adoption d’une alimentation diversifiée et équilibrée) apparaît comme un nouvel enjeu d’une prise en charge personnalisée en cancérologie qui ne vise plus seulement à traiter la maladie cancéreuse mais à considérer le patient dans sa globalité pour réduire ses risques de morbidité et de mortalité sur le long terme.
– Dans ce sens, le Plan cancer 2014-2019 prévoit de généraliser une démarche de prévention après diagnostic de cancer, incluant notamment la promotion de l’AP et la réduction de la sédentarité.
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Les Chiffres du Cancer au 16 janvier 2018, par catégories de personnes

On estime à 400 000 le nombre de nouveaux cas de cancers (incidence) et à 150 000 le nombre de décès (mortalité) en 2017 en France. Les cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate, du sein, du côlon-rectum et du poumon.
Chez les enfants et les adolescents, le cancer touche chaque année, en moyenne, 2 200 nouvelles personnes (1 750 chez les moins de 15 ans et 450 chez les adolescents de 15 à 19 ans en 2015).

Le nombre total (ou « brut ») de nouveaux cas de cancers et de décès par cancer en France tend à augmenter mathématiquement, parce que la population française évolue continuellement et compte de plus en plus de personnes âgées. Observer uniquement ces données ne permet pas de faire des comparaisons sur une période de temps donnée. Pour s’affranchir de ces évolutions démographiques et pouvoir comparer objectivement, d’une année sur l’autre, le risque de développer un cancer ou d’en mourir, on utilise donc des taux dits « standardisés ». Ce mode de calcul a permis d’observer une tendance à la baisse des taux standardisés d’incidence et de mortalité par cancer chez l’homme et du taux de mortalité chez la femme ; chez cette dernière, le taux d’incidence standardisé continue à augmenter légèrement.

En 2017, le nombre de nouveaux cas de cancer (incidence) en France métropolitaine a été estimé à 400 000 : 214 000 chez les hommes et 186 000 chez les femmes.
On assiste à une baisse du taux d’incidence des cancers chez les hommes (- 1,3 % par an entre 2005 et 2012), liée en partie à une diminution du nombre de cancers de la prostate, et à un ralentissement de la progression de ce taux chez les femmes (+ 0,2 % par an), lié à la baisse du nombre de cancers du sein.

Chez les hommes, les trois cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate, du poumon et du côlon-rectum. Chez les femmes, ce sont les cancers du sein, du côlon-rectum et du poumon. Ce dernier cancer connaît une progression constante chez les femmes : le nombre de nouveaux cas a été multiplié par 7 ces 30 dernières années. Le facteur de risque majeur de ce cancer est le tabagisme.

Le nombre de décès par cancer (mortalité) a été estimé à 150 000 en 2017 : 84 000 chez les hommes (en légère baisse par rapport aux estimations 2015) et 66 000 chez les femmes (en hausse par rapport aux estimations 2015).
La mortalité par cancer a diminué de 1,5 % par an chez les hommes et de 1 % par an chez les femmes entre 1980 et 2012 (taux standardisés). Cette baisse est liée à des diagnostics plus précoces, à des traitements plus efficaces et à la diminution globale du risque de mourir d’un cancer.

Chez les hommes, le cancer du poumon est toujours au premier rang des décès, devant le cancer colorectal et celui de la prostate.
Le cancer du poumon est également en passe de devenir la première cause de décès par cancer chez les femmes. En effet, les estimations de 2017 indiquent que la mortalité féminine par cancer du poumon se rapproche de plus en plus de la mortalité par cancer du sein.

Au cours de ces 30 dernières années, on distingue ainsi :

  • des cancers dont l’incidence et la mortalité ont diminué : cancers de l’estomac, de l’œsophage, des voies aérodigestives supérieures et du col de l’utérus ;
  • des cancers dont l’incidence a augmenté et la mortalité a baissé : cancers du sein chez la femme et de la prostate chez l’homme ;
  • des cancers dont l’incidence et la mortalité ont augmenté : mélanome cutané, cancer du système nerveux central et cancer du poumon chez la femme.

La survie à 5 ans de personnes atteintes de cancers et diagnostiquées entre 2005 et 2010 varie selon la localisation cancéreuse : chez les hommes, ce taux va de 4 % pour le mésothéliome pleural à 96 % pour le cancer du testicule ; chez les femmes, il va de 7 % pour le cancer du pancréas à 98 % pour celui de la thyroïde. D’autres paramètres, comme l’âge et l’état de santé général au moment du diagnostic, entrent également en ligne de compte. Par ailleurs, plus un cancer est détecté tôt et meilleures sont les chances de survie.

Le nombre de personnes de 15 ans et plus en vie en 2008 et ayant eu un cancer au cours de leur existence est de l’ordre de 3 millions : 1 570 000 hommes et 1 412 000 femmes. Une enquête menée sur un échantillon de ces anciens patients, VICAN 2, souligne que 3 personnes sur 5 déclarent avoir conservé des séquelles deux ans après leur diagnostic. Par ailleurs, 9 % rapportent qu’il leur est déjà arrivé d’être l’objet d’attitudes de rejet ou de discrimination liées directement à leur maladie.

Par ailleurs, la situation professionnelle des personnes ayant eu un cancer s’est considérablement dégradée deux ans après le diagnostic : le taux d’emploi est passé de 82 % à 61,3 % et le taux de chômage, de 7 % à 11 %

En Savoir +

Alimentation et Prévention des Cancers

La nutrition fait partie des facteurs essentiels sur lesquels il est possible d’agir pour améliorer la prévention des cancers. Colporté par des rumeurs  ou des opérations marketing d’envergure, les préjugés résistent et se perpétuent envers et contre tout. Il est donc primordial que le Gefluc diffuse des documentions scientifiquement validées, permettant de mieux comprendre cette maladie. Créé en janvier 2000, le réseau NACRe (National Alimentation Cancer Recherche) met en commun ses moyens de recherche et ses compétences pour améliorer la connaissance des relations entre facteurs nutritionnels et cancer. Constitué de 38 équipes de chercheurs réparties dans les 7 cancéropôles de France, la mission première du réseau NACRe est de contribuer au développement des recherches dans le domaine nutrition et cancer en favorisant les échanges scientifiques et le montage de projets pluridisciplinaires. Très régulièrement des expertises scientifiques collectives sont organisées en respectant une méthodologie rigoureuse au niveau international, par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), et le World Cancer Research Fund (WCRF) associé à l’American Institute for Cancer Research (AICR) et en France, par l’Institut National du Cancer (INCa) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). La dernière publiée et disponible sur le site internet du réseau, concerne le jeûne ! Sa seconde mission est de transmettre les savoirs vers les publics (agences sanitaires, grand public, professionnels de santé…) au travers d’outils et de documents téléchargeables sur leur site internet. Pour en savoir +

40% des Cancers pourraient être évités : Le point sur l'alcool et l'alimentation
 

En septembre 2017, le Ministère des Solidarités et de la Santé et l’Institut national du cancer ont commencé à diffuser une campagne d’affichage dans la presse, sur internet et en affichage numérique à proximité de certains supermarchés, dans l’objectif d’informer et inviter chacun à mieux connaître les gestes alimentaires quotidiens qui permettent de prévenir les cancers évitables. L’Institut et le Ministère rappellent le poids de l’alcool et de l’alimentation dans la survenue des cancers.

40% des cancers résultent de l’exposition à des facteurs de risque évitables, liés à nos modes de vie et à nos comportements. Ainsi, sur les 355 000 cancers diagnostiqués chaque année en France, environ 140 000 pourraient être évités.

Bien qu’elle soit essentielle, la prévention des cancers n’est pas encore perçue par chacun comme un levier de lutte contre les cancers, et les changements de comportements individuels sont difficiles et lents. S’ensuit une perception fataliste de la maladie, plaçant les facteurs de risque génétiques et environnementaux bien supérieurs par rapport aux facteurs comportementaux que sont le tabagisme, l’alcool, l’alimentation déséquilibrée, le manque d’exercice physique, le surpoids et l’exposition aux UV.

Cette nouvelle campagne d’information propose à tous des informations claires sur certains risques de cancers et des conseils pour dire à chacun qu’il est possible d’agir : limiter l’alcool et manger des légumes et des céréales complètes. En Savoir +

Source : INCA du 5/09/2018 – Communiqué de presse / Thèmes : Prévention / Dépistage

Le traitement de cancers rares, grâce à l'accès sécurisé à des thérapies ciblées innovantes
 Immunothérapie et cancers rares : lancement de deux nouveaux essais AcSé

L’émergence de l’immunothérapie par anti-PD1 comme nouvelle stratégie thérapeutique en oncologie a conduit à l’élaboration de deux nouveaux essais dans le cadre du programme AcSé de l’Institut national du cancer, afin que les patients atteints d’un cancer rare aient aussi accès à l’innovation. Ce programme pionnier et unique au monde vise à faciliter l’Accès Sécurisé aux thérapies innovantes dont fait partie l’immunothérapie par anti-PD1, et à recueillir des données scientifiques sur ces nouvelles molécules pour les cancers de l’adulte ou de l’enfant.

Financés par l’Institut national du cancer, la Ligue contre le cancer et respectivement par les laboratoires pharmaceutiques BMS et MSD, les essais AcSé nivolumab et AcSé pembrolizumab, promus par UNICANCER et coordonnés par le Pr. Soria, chef du département Innovation Thérapeutique et Essais Précoces de Gustave Roussy, ont été officiellement lancés en mai 2017.

Il s’agit des quatrième et cinquième essais du programme. Les trois autres essais sont actuellement conduits en France depuis 2013 et ciblent les tumeurs ayant des altérations moléculaires présentes dans plus de 20 types de cancers.

Les essais AcSé nivolumab et AcSé pembrolizumab ont pour objectif d’évaluer deux agents anti-PD1 dans le traitement de certains cancers rares.

  • 11 types de cancers rares (cohortes) sont à ce jour concernés par ces deux essais ;
  • Ils s’appuient sur l’organisation des réseaux cancers rares labellisés par l’Institut national du cancer ;
  • Ils devraient permettre d’inclure sur trois ans près de 550 patients atteints de cancer rares et en échec thérapeutique.

Selon Natalie HOOG LABOURET, responsable de la mission AcSé au sein de l’Institut national du cancer, « les essais que nous lançons permettent aux patients de recevoir ces molécules innovantes dont un bénéfice thérapeutique est attendu dans un cadre sécurisé en évitant le hors AMM. Les données que nous recueillerons sur les 11 cohortes nous permettront par la suite d’ouvrir de nouvelles cohortes, ou de fermer celles pour lesquelles aucun effet thérapeutique n’aura été démontré ».

Pour le Pr. Jean-Charles SORIA, investigateur principal, chef du département Innovation Thérapeutique et Essais Précoces (DITEP) de Gustave Roussy, « ces essais ont un rôle clé pour permettre à des patients porteurs de cancers rares, donc le plus souvent exclus des essais cliniques classiques, d’accéder à l’immunothérapie par anticorps anti-PD1. Ceci constitue une perspective thérapeutique prometteuse pour ces patients. L’utilité de cette approche et sa sécurité seront évaluées de façon prospective et rigoureuse ».

Selon le Pr. Jacqueline GODET, présidente de la Ligue contre le cancer, « les immunothérapies apportent un vrai espoir aux patients atteints de cancers mais suscitent aussi des attentes énormes. Cependant, les industriels mènent des essais cliniques pour les cancers les plus fréquents au risque d’oublier les cancers les plus rares alors que, justement, dans ces situations, le besoin thérapeutique est le plus criant. La Ligue voit dans ce programme « AcSé immunothérapie et cancers rares » l’opportunité d’offrir aux patients atteints de ces cancers l’accès aux traitements les plus novateurs, dans un grand nombre d’établissements de soins, à travers des protocoles de traitement avec des risques encadrés ».

En Savoir +
Source : INCA du 20/06/2017